Renforcement musculaire

Autres techniques
Les méthodes de renforcement musculaire sont très nombreuses et variées. Elles doivent être adaptées à l’âge et à l’état général du patient, à son niveau sportif et à la pathologie concernée. Le travail musculaire fait partie de tout programme de rééducation.

Il repose sur :

le travail musculaire analytique: il met en jeu un groupe de muscles limité dans une action élémentaire.

Le travail statique ou isométrique est réalisé en l’absence de mouvement,

la force développée par le muscle sollicité étant égale à la résistance opposée au déplacement du membre. La force résistante peut être générée manuellement ou par l’intermédiaire d’un poids, ou d’un dispositif fixe.

Il présente un intérêt quand une articulation est immobilisée ou très douloureuse, car il limite les contraintes articulaires.

Le travail dynamique dit isotonique entraîne un déplacement des segments osseux: la contraction musculaire mobilise l’articulation contre une résistance définie par le rééducateur. Dans certains cas le muscle est si faible que l’on doit soustraire le mouvement à la pesanteur, on parle de travail actif aidé. Il existe de nombreuses méthodes de renforcement par travail dynamique isotonique. Tous les protocoles font varier la vitesse du mouvement, la résistance à appliquer et le nombre de contractions.

Ces techniques de travail musculaire dynamique peuvent être exécutées:

en mode concentrique, par rapprochement des insertions musculaires
en mode excentrique, par éloignement des insertions musculaires malgré la contraction. Le sujet effectue un travail de freinage, de résistance à l’allongement à partir des différentes courses de l’amplitude articulaire.
Ce mode de renforcement est adapté à la physiologie de certains groupes musculaires (p.ex. ischio-jambiers,…) qui ont un rôle freinateur du mouvement. Il a également un grand intérêt chez le sportif dans un objectif de développement de la force et pour la préparation des gestes sportifs de type réactif (football p.ex.).

Néanmoins, il provoque d’importantes contraintes musculo-tendineuses et il doit donc être utilisé avec prudence et au bon moment de la rééducation.

Le travail dynamique isocinétique (effectué sur une machine isocinétique): la vitesse de l’exercice est imposée et la résistance du système s’adapte en permanence à la force développée par le sujet pour maintenir vitesse de déplacement constante. Ce type de travail nécessite un équipement sophistiqué, spécifique et onéreux.

L’ électrostimulation par courants excitomoteurs (Compex..). Les indications des excitomoteurs sont surtout le réveil d’un muscle sidéré ou l’entretien trophique d’un muscle dénervé en attendant la réinnervation.

le travail musculaire global: ces techniques passent par le travail simultané de muscles synergiques

La technique de Kabat : les muscles ne sont pas totalement indépendants les uns des autres, ils ont tendance à fonctionner en synergie pour aboutir à des mouvements complexes ayant une valeur fonctionnelle. On a ainsi pu définir sous le terme de chaînes musculaires des ensembles de muscles ayant tendance à s’activer en même temps. La technique de Kabat utilise ainsi des mouvements des membres dans des trajectoires en diagonale avec une composante rotatoire ; elle permet la contraction de muscles très faibles qui sont entraînés par la mise en jeu de muscles sains de la même chaîne, alors qu’un travail analytique aurait difficilement pu être réalisé en raison de l’importance du déficit.

Le matériel utilisé (du plus simple au plus complexe) en renforcement musculaire est : manchettes, Theraband, Tapis roulant, Appareils de musculation, Cyclorameur, Bicyclette ergométrique, ..