Hypertension Arterielle

Prévention
L’hypertension artérielle correspond à une pression en permanence trop forte du sang dans les artères. C’est une épreuve de force qui fatigue votre coeur. L’hypertension est aussi un facteur de risque très important des maladies cardiovasculaire. Elle favorise le dépôt de graisses (mauvais cholestérol) dans la paroi de vos artères, développant une « plaque d’athérome » qui les détériore. L’artère s’épaissit et se bouche progressivement (« sténose »). Au bout de plusieurs mois ou années, toutes les artères peuvent être touchées : au niveau du coeur (angine de poitrine, infarctus du myocarde), du cerveau (accident vasculaire cérébral), des reins (insuffisance rénale), des jambes, des yeux.

D’autres facteurs augmentent les effets néfastes de l’hypertension : le diabète (trop de sucre dans le sang), l’obésité, le tabac, l’absence d’activité physique.

Lorsque votre pression artérielle est régulièrement supérieure ou égale à 14/9, vous êtes hypertendus.

Comment mesurer l’hypertension artérielle ?

Le médecin utilise généralement un tensiomètre à aiguille et un stéthoscope ou encore, de plus en plus souvent, un appareil électronique. Deux chiffres sont utilisés pour la mesurer. Par exemple, pour une tension de 120/80 mm de mercure, « 120 », chiffre le plus élevé, indique la pression systolique dans les artères, quand le coeur se contracte ; « 80 », chiffre le plus bas, indique la pression diastolique dans les artères, quand le coeur se relâche. Plus la tension est élevée, plus le risque d’accident cardiovasculaire est important. Il est alors nécessaire de suivre un traitement pour réguler la tension, même si vous ne vous sentez pas malade, et de l’associer à des mesures hygénio-diététiques.

Quels sont les symptômes ?

On peut avoir mal à la tête, des bourdonnements d’oreille ou des vertiges, mais le plus souvent, l’hypertension artérielle ne provoque aucun symptôme, c’est une maladie silencieuse. Seule la mesure de la pression artérielle, à plusieurs reprises, à quelques semaines d’intervalle, au repos, permet de déterminer si l’on est hypertendu.

Quels sont les facteurs aggravants ?

Le tabac, le sel, le diabète, le surpoids et l’obésité, le manque d’exercice physique, l’alcool, le cholestérol ; certains médicaments : anti-inflammatoires, corticoïdes, certaines pilules contraceptives, certains médicaments pour la dépression.

Comment soigner l’hypertension ?

L’hypertension se soigne, mais ne se guérit pas. Le traitement est « à vie ». Il y a deux moyens complémentaires de réduire et stabiliser votre pression artérielle :

respecter des règles d’hygiène de vie et de diététique
prendre régulièrement le traitement prescrit par votre médecin
pratiquer régulièrement une activité physique: marche, bicyclette, natation
Comment modifier votre hygiène de vie ?

Cinq habitudes de vie contribuent à réduire l’hypertension :

une activité physique régulière et adaptée, au moins l0 minutes tous les jours
éviter le surpoids, à travers une alimentation équilibrée : au moins 5 légumes et fruits, moins de viande et de graisses animales, du poisson deux fois par semaine
arrêter de fumer en se faisant aider, si nécessaire
consommer moins de sel
limiter les boissons alcoolisées
Quel est le traitement ?

Le traitement prescrit par votre médecin est un traitement quotidien à vie. Il aide à normaliser votre pression artérielle. Souvent plusieurs médicaments sont nécessaires pour contrôler votre hypertension. Le traitement est adapté à votre cas personnel d’hypertension.

Votre traitement n’est efficace que s’il est bien suivi :

prendre les médicaments à la même heure
en cas d’oubli d’une prise, ne surtout pas doubler la dose le jour suivant
si vous avez l’impression de mal tolérer un médicament, ne l’arrêtez jamais brutalement mais parlez-en sans délai à votre médecin

Pr Claire Mounier-Vehier

Hôpital Cardiologique

Lille

La pratique d’une activité physique et l’hypertension artérielle.

Le changement de mode de vie est indispensable, avec la modification des habitudes alimentaires (lutte contre le surpoids, diminution de l’apport en sel) et la pratique d’une activité physique régulière. Si ces changements s’avèrent insuffisant, un médicament choisi par votre médecin traitant sera nécessaire.

Comment l’activité physique agit-elle sur la pression artérielle ?

L’activité physique, en accélérant le rythme cardiaque, augmente le débit sanguin dans les vaisseaux. Le sang, en circulant plus vite, va modifier la qualité de la paroi des vaisseaux : leur capacité de relâchement va être augmentée, et la pression artérielle va baisser.

Cet effet immédiat, qui s’observe même pour un exercice modéré de faible durée (5 minutes), va persister pendant près de 24 heures. D’où la nécessité de pratiquer chaque jour une activité physique, même minime. De plus après quelques semaines, l’activité physique régulière peut baisser modérément la fréquence cardiaque. Cependant, en cas d’interruption de sa pratique, ses effets bénéfiques disparaissent en 2 ou 3 semaines.

Quelle activité physique pratiquer en cas d’hypertension artérielle ?

La première étape facile à atteindre est de modifier son mode de vie, c’est-à-dire introduire dans son activité journalière des efforts brefs et répétés. Il suffit par exemple de toujours éviter l’ascenseur pour monter jusqu’à deux étages et de réaliser les petits trajets à pied (500m-1km, mais qui peuvent être allongés). Le but est d’arriver à un total minimum équivalent à 30 minutes de marche par jour (ou à 10 000 pas par jour). Le week-end doit être l’occasion de réaliser des activités physiques distrayantes (promenade, ballades en vélo, piscine, jeux variés) en famille ou avec des amis.

Comment pratiquer des activités physiques et sportives ?

Les activités d’endurance (marche active, course à pied, vélo, jeux de ballon) à intensité modérée, c’est à dire avec un essoufflement modéré, doivent être privilégiées. L’accord de votre médecin traitant, qui pourra vous prescrire des examens, est toujours nécessaire. Il vous aidera aussi à choisir une activité adaptée à votre cas.

Une hypertension artérielle peut-elle survenir chez le sportif ?

L’hypertension artérielle qui concerne au moins 20 % de la population, est moins fréquente chez les gens actifs et ne se voit que chez 5 % des sportifs très entraînés. Sa découverte peut imposer l’arrêt, le plus souvent temporaire du sport, le temps de réaliser les examens indispensables. La prescription d’un médicament est le plus souvent nécessaire. Dès que la tension artérielle est équilibrée, la reprise du sport, en accord avec votre médecin traitant, sera le plus souvent possible.

LES BONNES REGLES DE PRATIQUE

Arrêter l’activité sportive et consulter votre médecin, si pendant l’effort vous ressentez un malaise, un vertige, un coeur irrégulier, des palpitations, une douleur thoracique, un essoufflement anormal, une fatigue anormale, des maux de tête ou une baisse des performances inexpliquée
Favoriser toujours une reprise progressive pour éviter douleurs. courbatures et perte d’enthousiasme
Trois phases à respecter à chaque séance comprenant l’échauffement (5-10 min), le travail et le retour au calme (5-10 min)
Avoir un matériel et une hydratation adaptés aux conditions ambiantes
Pour les fumeurs invétérés, pas de tabac 2 heures avant, ni 2 heures après l’activité physique
Eviter la douche trop précoce (< 10 minutes) après l’effort
Annuler l’activité, si les conditions météorologiques sont défavorables et en cas de fatigue ou maladie (fièvre, syndrome grippal)
L’intensité de l’exercice doit vous paraître un peu difficile
La perception d’un léger essoufflement (qui se traduit par une augmentation de la fréquence respiratoire avec respiration par le nez et par la bouche et la possibilité de réaliser une conversation un peu hachée) vous confirme que vous êtes dans la bonne allure
Les exercices de musculation doivent être effectués avec des charges légères et adaptées (< 50% du maximum individuel)
les exercices de musculation doivent être variés et bien réalisés, c’est-à-dire sans blocage du mouvement ni de la respiration
L’aide d’un rééducateur peut être utile
L’activité doit être répartie dans la semaine (2 à 3 fois) et non regroupée en fin de week-end

F. Carré

Explorations Fonctionnelles

Unité Biologie et Médecine du Sport

Hôpital Pontchaillou

Université de Rennes