Respiratoires

La kinésithérapie respiratoire comprend l’ensemble des techniques qui ont pour objectif le maintien ou le retour à une respiration normale tant du point de vue qualitatif que quantitatif.
Kinésithérapie
Troubles obstructifs
Troubles restrictifs
Troubles mixtes

Kinésithérapie

La respiration a deux rôles : premièrement, la ventilation qui est l’entrée et la sortie d’air des poumons et deuxièmement, les échanges gazeux qui permettent à l’oxygène (O2) de passer dans le sang et au dioxyde de carbone (CO2) de passer du sang vers les poumons et ainsi être évacué du corps.

La kinésithérapie respiratoire comprend l’ensemble des techniques qui ont pour objectif le maintien ou le retour à une respiration normale tant du point de vue qualitatif que quantitatif.

Ces techniques permettent :

  • une rééducation respiratoire (coordination des mouvements respiratoires, entraînement des muscles respiratoires, assouplissement du thorax, relaxation,…)
  • un désencombrement pulmonaire (nettoyage des poumons par des exercices respiratoires qui visent à transporter les sécrétions du poumon vers la bouche),
  • un réentraînement à l’effort (entraînement physique souvent sur tapis de marche ou vélo, visant à diminuer la fatigue lors des activités journalières).

La kinésithérapie respiratoire est indiquée dans de multiples maladies respiratoires.

Troubles obstructifs

Ils se définissent par une limitation et une perturbation de la bonne circulation de l’air dans les bronches et les poumons. Ils sont dus à des maladies respiratoires qui engendrent de l’obstruction dans les poumons. Cette obstruction provient d’une quantité et ou d’une qualité anormale de mucus (substance fluide qui tapisse et humidifie les parois des bronches de toute personne) mais aussi d’un rétrécissement du calibre des voies aériennes. On compte parmi ces pathologies :

La mucoviscidose : maladie héréditaire non contagieuse qui atteint les voies respiratoires et le système digestif. Chez les personnes atteintes de mucoviscidose le mucus respiratoire est épais et collant, ce qui engendre des difficultés au niveau digestif et respiratoire. Les cures d’antibiotiques, l’aérosolthérapie et la kinésithérapie sous forme de drainage (nettoyage) bronchique permettent de lutter contre les obstructions et infections respiratoires. L’activité physique (sport) ainsi qu’un travail d’assouplissement thoracique font également partie intégrante de la prise en charge des patients atteints de cette pathologie.

Les bronchectasies : dilatations définitives de bronche ou de partie de bronche, localisées ou diffuses. Les bronchectasies peuvent se situer en un seul ou plusieurs endroits des poumons. Elles sont congénitales (malformation broncho-pulmonaire) ou acquises (séquelles d’une coqueluche, une tuberculose, etc.). Cette maladie se manifeste par des expectorations quotidiennes de mucus. Celles-ci augmentent lors d’épisodes d’infections bronchiques ou de grippe. La kinésithérapie respiratoire permettra d’aider le patient à évacuer ses sécrétions bronchiques au quotidien.

L’asthme : maladie inflammatoire chronique des bronches caractérisée par une réactivité très importante des voies aériennes à différents stimuli (ex : pollen d’arbres). Elle se manifeste par une oppression thoracique, une respiration difficile et « sifflante » (sibilants), une hypersécrétion et une toux. La kinésithérapie consistera au drainage des sécrétions, au contrôle de la respiration et à éduquer le patient à la bonne prise du traitement médicamenteux. Un entraînement à l’effort s’avère parfois nécessaire.

Les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) : ensemble de maladies chroniques qui se caractérisent par une détérioration progressive de la fonction pulmonaire. Les formes les plus connues sont la bronchite chronique (toux chronique productive, 3 mois par an, au moins deux années de suite) et l’emphysème (élargissement anormal des voies aériennes par destruction progressive du tissus élastique et des parois des alvéoles). Les buts de la kinésithérapie seront selon les cas, le drainage des sécrétions pulmonaires, le renforcement des muscles inspiratoires, le réentraînement à l’effort physique et parfois l’éducation à l’utilisation de certains appareils de support ventilatoire (aide la respiration).

La bronchiolite du nourrisson : infection virale épidémique saisonnière, survenant chez des enfants de moins de deux ans. Elle correspond à une inflammation aiguë des bronchioles, les plus petits conduits respiratoires des poumons. Ceci se caractérise par une obstruction accompagnée de sibilants et/ou d’un wheezing (c’est à dire un sifflement caractéristique, très souvent audible à distance mais parfois détecté uniquement à l’auscultation). Cette pathologie nécessite parfois une hospitalisation avec mise sous oxygène. Outre le traitement médicamenteux (souvent aérosolthérapie), la kinésithérapie respiratoire consistera au drainage passif des sécrétions qui obstruent les voies aériennes. Ces techniques sont réalisées sous forme de pressions manuelles sur le thorax et le ventre de l’enfant. La toux est souvent stimulée et les sécrétions sont expectorées passivement par l’enfant.

Troubles restrictifs

Ils se définissent par une diminution de l’aptitude à ventiler les poumons. Il y a donc une réduction de la quantité d’air qui rentre dans les poumons. Les pathologies les plus fréquentes qui génèrent ces troubles sont : les déformations thoraciques (ex : scoliose), la chirurgie pulmonaire (ex : ablation d’un poumon), l’obésité mais aussi les pathologies neuromusculaires.

Les pathologies neuromusculaires : elles sont dues à des atteintes de l’unité motrice. Celle-ci est formée par le corps d’une cellule motrice situé dans la mœlle épinière, son prolongement qui chemine dans le nerf, et le muscle qu’il innerve. Dans certaines de ces pathologies, l’atteinte de l’unité motrice pénalise progressivement la respiration du patient par diminution de la force musculaire. En effet, la « pompe respiratoire » du patient devient progressivement déficiente. Les conséquences de ce déficit peuvent alors être

  • Un enraidissement du thorax et une diminution de la souplesse des poumons
  • Une inhibition de la croissance pulmonaire et thoracique
  • Une diminution du volume d’air qui rentre dans les poumons et donc une pénurie d’O2 et une augmentation du CO2 dans le sang
  • Une difficulté à évacuer les sécrétions des bronches.

Dès lors, les objectifs de la kinésithérapie respiratoire sont les suivants :

  • dégager les voies respiratoires par le drainage des sécrétions et par de l’aide à la toux
  • essayer de maintenir les propriétés de la «pompe respiratoire» et favoriser la croissance des poumons et du thorax (machines de ventilation mécanique, hyperinsufflation)

Troubles mixtes

Ils se définissent par une diminution de l’aptitude à faire rentrer de l’air dans les poumons combiné une limitation de la circulation de l’air dans les poumons. Toutes les pathologies décrites ci-dessus peuvent présenter des troubles restrictifs et obstructifs concomitants.